La Gazette des Cuivres N°18 est sortie !!!

Éditorial

Licenciements à la Gazette des Cuivres

Beaucoup d’abonnés, de fidèles lecteurs depuis de longues semaines surveillent leur boîte aux lettres ; une question les taraude : quand sera distribué par la poste, le N°18 de La Gazette des Cuivres ? Est-il déjà expédié, suis-je à jour avec mon abonnement ? Que ce passe-t-il ?
C’est vrai, depuis l’expédition du N°17 en septembre dernier, pas de nouvelles.
La rédaction au grand complet s’est-elle évaporée ?
Au fait, c’est qui la rédaction de ce magazine ? Beaucoup connaissent son rédacteur, Yves Rémy.
Et les autres ? Y a forcément une équipe pour réaliser un tel magazine chaque trimestre. Rédaction des articles, recherches, contacts, régie de publicité, gestion des abonnements, mise en page, suivi chez l’imprimeur, mise sous plis, gestion des envois postaux… actualisation du site Internet gazettedescuivres.fr
Eh non ! A part l’ami Fred, qui s’occupe de l’informatique et de la gestion associative, la rédaction se réunit devant la machine à café devant une seule tasse.
Beaucoup d’amis ont envoyé des mails ou appels téléphoniques. La gazette existe toujours ? Suis-je à jour de mon abonnement ? Yves, ce  serait dommage d’arrêter. Pourquoi ne pas relancer une grande campagne d’abonnement ?
M’ont ému les appels des grands anciens musiciens professionnels qui plus que quiconque savent l’importance du lien amical et du témoignage que peut apporter la lecture d’un magazine « corporatiste » ou simplement spécialisé, comme l’est La Gazette des Cuivres.
Les jeunes aussi, professionnels pleins de projets et les nombreux amateurs Cuivres qui souhaitent communiquer à travers ces colonnes, se sont aussi manifestés. Sans oublier les passionnés contributeurs d’articles ou de comptes-rendus comme Michel Laplace, Fred Gérard, Claude Decugis, Roy Terry, Christophe Rostang, Jean-Pierre Mathez, Cire Longa ou J.C. Decalonne…
En octobre, dernier, avec l’ami Fred, La rédaction a pensé que la Gazette pouvait ne plus s’imprimer sur papier mais simplement être diffusée numériquement sur Internet. Mais, cher lecteur vous ne semblez pas prêt à vous ruer sur votre iPad ou e-book. Comme vous le faites actuellement, vous préférez lire tranquillement à l’endroit choisi ce magazine papier, le feuilleter, le reprendre, le prêter, le ranger avec les autres…

Alors, comment retrouver la volonté de continuer ?

J’ai convoqué le Conseil d’administration de La Gazette des Cuivres devant ma tasse de café du matin. La nuit avait été perturbée par des cauchemars où les lecteurs fidèles et impatients se sont manifestés. Le Conseil d’administration a pris les mesures qui s’imposent, les plus dures à prendre en temps de crise.
Tout ce qui gêne le rédacteur en chef : la lassitude, la déprime intellectuelle, l’inquiétude de savoir si tel article a plu, si le nombre d’abonnés suffit pour payer l’imprimeur, comment alimenter le prochain numéro, la recherche d’articles suffisamment intéressants pour ne pas regretter l’abattage d’arbres centenaires pour la confection du papier d’impression…
La sanction est tombée : LICENCIEMENT sans préavis pour tous ces petits démons. Et pas questions de recours aux prud’hommes. Y‘a pas de salariés à La Gazette des Cuivres.

Je dédie ce numéro de La Gazette des Cuivres à mon plus ancien camarade trompettiste, Gérard Lepan, décédé le 6 décembre à 54 ans. Né la même année, en juin à quelques jours, nous avons commencé ensemble l’étude de la trompette à Denain dans le Nord, puis au conservatoire de Valenciennes. Gérard a ensuite été admis dans la classe de Maurice André au Conservatoire de Paris et habitait chez moi pendant ses études parisiennes. Amoureux de la trompette, il se tourna ensuite vers la direction de l’école de musique de Solesmes dans le nord, qu’il sut animer humainement. Régulièrement, au téléphone, nous parlions de l’épopée vécue à Paris dans les années 1980. Gérard garda le contact avec la trompette en jouant ces dernières années avec l’ensemble de trompettes du Hainaut. Il a toujours été un fidèle soutien pour La Gazette des Cuivres.

C’est un ami que je perds et c’est pour continuer d’évoquer les amoureux des cuivres que je continue la rédaction de La Gazette.

Yves Rémy

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