Sortie de la Gazette des Cuivres 25

L’envie de jouer est plus forte !

Pour les musiciens professionnels, les affaires se font rares.

Le milieu du jazz a  été touché en  premier, les classiques trinquent aussi. La crise est là on le sait, on le sent. Vendre un concert devient un sacerdoce.

Dans les années 1980, les jeunes musiciens se formaient « sur le tas » au sein des orchestres de chambre ou symphoniques qui se montaient à l’occasion d’un concert, pour par exemple accompagner une chorale.

Très peu de répétitions, un ou deux concerts. Et hop, tout le monde était payé normalement.

A la même époque, les cuivres, après la vogue du « trompette et orgue » très lucratif se mirent à développer les quintettes de cuivres, également générateur de rémunération.

Depuis quelques années, avec  la crise difficile de vendre un concert pour rémunérer correctement cinq musiciens.

Et pourtant, jamais en France on a vu un tel engouement pour la pratique d’ensemble entre professionnels.

On  ne  compte  plus  les  brass  bands  qui  réunissent  les meilleurs cuivres régionaux et même des orchestres d’harmonie quasiment composés de professionnels qui proposent des concerts quasi bénévolement.

Bien sûr, ces musiciens sont pour la plupart issus des orchestres militaires, de la police et également les enseignants des conservatoires.

Pour  le  prix  d’un  “trompette  et  orgue”  des  années  80  on peut maintenant entendre une trentaine de cuivres de haut niveau, en brass band ou en ensemble de cuivres qui ont consacré de nombreuses heures en répétition. Pour les plus chanceux, leurs frais sont remboursés, mais certains payent pour jouer.

Cette économie, au sens restrictif, repose encore sur les statuts des enseignants des conservatoires qui obligent encore à les rémunérer et aux postes maintenus dans les orchestres militaires et autres…

Malheureusement, quand la Cour des Comptes veille et conseille, la fonte de ces emplois se fait de plus en plus criante.

C’est déjà une vingtaine de postes qui ne sont pas renouvelés à la Musique des Gardiens de la Paix de Paris, trente à la Musique de la Police Nationale et une quarantaine à la Musique Principale de l’Air…

Les postes d’enseignants statutaires de conservatoire ne se développeront pas voire se réduiront.

Les organisateurs de concerts et spectacles s’habituent très vite des conditions favorables actuellement proposées par les musiciens pour qui l’envie de jouer est plus forte !

Alors dans un futur proche, les musiciens qui voudront vivre de leur passion devront sans doute s’inspirer de l’article signé de Christophe Rostang qui conte le récit des nos ainés ‘Trompettistes de l’Orchestre de l’Opéra à Paris au XIX ème siècle’ qui se sont mobilisés pour que leur emploi soit reconnu, que des collègues soient recrutés et leurs conditions de travail améliorées.

Bonne lecture.

Yves Rémy

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