A la mémoire de François Chassagnite

Ussel, 1955-Nice, 8 avril 2011
Nous avons appris le décès du trompettiste et chanteur François Chassagnite, le 8 avril au matin d’une crise cardiaque. Lundi 4 avril, il avait animé avec sa formation la présentation du prochain festival de Nice, et il était sur scène la veille au soir encore comme tous les jeudis au Sézamo de Nice avec Sébastien Chaumont. Il n’avait pas 56 ans ! C’est peu de dire que le monde du jazz est bouleversé par cette triste nouvelle. Nous présentons à sa famille, ses proches nos condoléances et nous partageons leur peine. Jazz HotLe trompettiste et chanteur François Chassagnite est décédé le 8 avril 2011 à l’âge de 55 ans. Selon François Biensan : « il a joué la veille à Nice, puis il est rentré chez-lui et il a eu une crise cardiaque foudroyante ; en quelques minutes, il est parti rejoindre le paradis des musiciens ». Né à Ussel en 1955, François Chassagnite a étudié le cornet à La Flèche en 1966-72. Il fait ensuite des études de vétérinaire à Maisons Alfort (1973-7) avant d’opter définitivement pour la musique. Il a débuté à Paris, en 1979, au cornet, au sein du Old Fashioned Orchestra, au Caveau de la Montagne. On l’entend aussi dans l’Octet et le Big Band de Jean-Loup Longnon. Nous l’avons personnellement remarqué en 1981 au festival de jazz d’Angers au sein du Big Band de Dino Cagnasso comprenant aussi Guillermo Fellové et Guy Bodet aux trompettes. François Chassagnite joue dans l’EuroJazz Big Band à Londres (1981) et le Big Band de l’Afdas. Il cesse à nouveau de jouer pendant 9 mois (1982-83), avant de réapparaître avec Antoine Hervé (1984-85 aux côtés de Philippe Slominski), Steve Grossman (février 1985), Jean-Marie Bellec (Le Mans, 1985) et l’Orchestre National de Jazz (1986-88 avec Christian Martinez, Eric Mula et Michel Delakian, trompettes). François Chassagnite joue ensuite pour le Big Band Lumière dirigé par Gil Evans et Laurent Cugny (film de Frank Cassenti en 1987), la Bande à Badault, la Super Swing Machine de Gérard Badini, le Nonet d’Arnaud Mattéi. Nous l’avons entendu souvent au festival Off de Jazz in Marciac, avec Nicoletta Manzini (1991) comme avec le Freedom Jazz Band de Tonton Salut (2002, avec Abdu Salim, ts-fl, Philippe Renault, tb) ou bien aussi son propre combo. François Chassagnite a copieusement enregistré dans des contextes variés : pour Gérard Gustin, Andy Amler (1985), Jean-Loup Longnon (1986), le Big Band de Rouen (1989) et bien sûr sous son nom de Chazzéologie (1994) à Jubilation Tribute to Chet Baker (2006). Il a enseigné au CIM et à partir de 1997 au Conservatoire National de Région de Nice. C’est Eric Le Lann qui lui fit découvrir Clifford Brown et Booker Little. Mais, c’est le Miles Davis des années 1950-60 et Chet Baker (qu’il l’appréciait beaucoup !) qui furent ses modèles. Pour Patrick Artero, François Chassagnite « était un poète ». Pour Lionel Belmondo : « François Chassagnite était un être humain exceptionnel comme on peut en trouver rarement aujourd’hui. Il m’a pris sous son aile quand j’ai débarqué en 1985 à Paris… J’ai traîné avec lui, et j’ai beaucoup appris… François était un musicien au fond de son âme ».
Michel Laplace
(source : CD-Rom, Trompette, Cuivres & XXe Siècle)
photo©Jos Knaepen

 +infos : http://www.chassagnite-jazz.com/

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